Imrane

Q : Un mot pour exprimer ce que tu as ressenti quand tu as appris que tu étais malade ? 

R : La peur, parce que je ne savais pas ce qui allait arriver, qu'est-ce que j'allais faire. J'étais une personne, de base... Allez, je fais une prise de sang tous les trois ans et encore. J'allais chez le médecin tous les ans juste pour signer ma licence de foot. Je pensais que ça n'arrivait qu'aux autres, au final, ça n'arrive pas qu'aux autres, et quand ça nous arrive, on ne s'y attend pas. 

Q: Un mot pour exprimer ce que tu as ressenti quand tu as appris que tu devais recevoir un greffe de moelle osseuse ? 

R : Le flou. Alors, je ne savais pas ce qui allait se passer, qu'est-ce qu'on allait me faire, combien de temps ça allait durer...Quand on m'a dit « greffe » j'ai dit : « Alors, on peut tout faire, mais pas de greffe. » Parce qu'en fait, je ne savais pas ce que c'était. J'ai confondu moelle osseuse et moelle épinière, je me suis dit : « En bas du dos, on va m'enlever quelque chose. » Et tout de suite la peur. Et avec le temps, quand je me suis renseigné pendant mes traitements de chimiothérapie, qu'on allait, entre guillemets, me faire une transfusion, mais un peu plus complexe. 

Q : Un mot pour résumer ton attente avant ta greffe de moelle osseuse ? 

R : Rapide. C'est allé très vite, je n'ai pas eu le temps de réaliser, à peine sorti de rémission, on m'a trouvé une donneuse. Je n'ai pas eu le temps de réaliser tellement que c'est allé vite. 

Q : Un mot pour exprimer ce que tu as ressenti quand tu as appris que tu avais un donneur compatible ? 

R : Ça m'a surpris parce que je me suis dit qu'il y a une personne, un jour elle s'est levée le matin et elle s'est dit : « Je vais m'inscrire pour donner ma moelle osseuse à une personne que je ne vais jamais rencontrer. » Et ça, ça m'a touché. 

Q : Un mot pour décrire cette épreuve ? 

R : Cauchemar et bonheur, parce que d'un côté, je savais qu'entre guillemets, j'allais prendre très cher, et d'un côté, j'ai fait plein de rencontres, j'ai appris plein de choses, je ne connaissais rien du tout à la médecine et quand j'ai commencé à me renseigner un petit peu, à apprendre un petit peu, ça m'a énormément intéressé et ça m'a énormément surpris comment le corps humain peut fonctionner. 

Q : Un mot à faire passer à ton ex-maladie ? 

R : À jamais. On a vécu des moments ensemble, mais j'espère qu'on ne se reverra plus. 

Q : Un mot pour désigner ta donneuse ? 

R : Étoile. C'est ma petite étoile qui est venue à mon secours. 

Q : Un mot pour l’équipe médicale ? 

R : Incroyable. Dans les moments difficiles, ils ont été là, pendant mes petites crises, ils ont été là aussi. Moi, je suis une personne qui vit à 200 à l'heure, donc rester enfermé dans une chambre, c'était un cauchemar. 

Q : Un mot qui reflète ta nouvelle vie ? 

R : Oser. Il y a quelques années, après cette annonce, un jour, j'ai osé participer aux Meilleurs Apprentis de France en boulangerie, et j'ai remporté un titre après ma greffe. 

Q : Un mot pour encourager un potentiel donneur ? 

R : Pas de flemme. Il ne faut pas avoir la flemme de se dire : « Il faut que j'aille me tester pour savoir ma compatibilité, il faut que j'aille faire un test salivaire. » Il ne faut pas avoir de flemme parce qu'un petit geste comme ça, c'est probable qu'on sauve une vie. Et la vie n'a pas de prix. 

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